La Blockchain : révolution et enjeux de société

27 septembre 2016

La blockchain est un outil novateur et révolutionnaire qui, selon de nombreux spécialistes, s’apprête à bouleverser nos vies comme l’ont fait avant elle l’imprimerie et Internet. Elle s’annonce d’emblée comme une promesse, celle de changer en profondeur l’organisation des transactions, et séduit gouvernements, grandes entreprises, fonds d’investissements et entrepreneurs.

Qu’est-ce que la blockchain ?

La blockchain (chaîne de blocs en français) autrement appelée « protocoles de confiance décentralisés » est une technologie de stockage et de transmission d’informations, transparente, sécurisée, et fonctionnant sans organe central de contrôle.

Ainsi, la blockchain peut se comparer à une sorte de registre virtuel géant qui est distribué dans de nombreux ordinateurs interconnectés par internet y compris ceux des utilisateurs. Toutes les transactions effectuées entre les utilisateurs d’une blockchain y sont enregistrées de façon indélébile. Ce registre est décentralisé, c’est-à-dire stocké sur les serveurs de ses utilisateurs, et fonctionne sans intermédiaire. Il constitue ainsi un historique infalsifiable des échanges, étant conservé et mis à jour en temps réel indépendamment par tous les utilisateurs. Pour hacker ou manipuler ce registre, il faudrait donc avoir accès et modifier au même moment des dizaines de milliers de bases de données indépendantes les unes des autres  – un exploit techniquement impossible

Comment ça fonctionne?

Le fonctionnement de la blockchain est anonyme, sécurisé1 et ses décisions sont irrévocables. En cela, le système peut se comparer aux premiers réseaux peer-to-peer sur internet comme Skype, Napster, Kazaa etc. où chaque utilisateur (ordinateur) devient d’une certaine façon un acteur proactif du bon fonctionnement du service et du réseau coopératif qui lui-même n’a pas de contrôle ni de fonctionnement centralisé.

La blockchain permet donc à des personnes qui ne se connaissent pas, et qui donc ne peuvent pas avoir confiance entre elles à priori, de faire des transactions sécurisées via le réseau de confiance distribué de blockchain et contrôlé par des algorithmes et ce sans intervention d’un organe centrale de contrôle. Il est ainsi possible de vérifier tout le cheminement de toutes les transactions en continu.

Au sein d’une blockchain, des utilisateurs valident chaque transaction grâce à un processus transparent prévenant toute manipulation. Ils vérifient par exemple, grâce au registre, que l’expéditeur est bien propriétaire de ce qui est envoyé, et que le récepteur des données est le correspondant adéquat. Des groupes de transactions validés sont finalement inscrits au registre, sous la forme d’une chaine de blocs inaltérables : la blockchain.

Schéma explicatif d’une transaction au travers d’une blockchain (source : https://blockchainfrance.net/).

Des domaines d’exploitation immenses

Le caractère décentralisé de la blockchain, couplé avec sa sécurité et sa transparence, promet des applications très larges. Ainsi, les champs d’exploitation sont immenses : banques, assurance, immobilier, santé, énergie, transports, vote en ligne… De façon générale, des blockchains pourraient remplacer la plupart des « tiers de confiance » centralisés (métiers de banques, notaires, cadastre,…) par des systèmes informatiques distribués.

A l’heure actuelle, on identifie 3 catégories d’utilisations majeures de la blockchain:

  1. Les applications pour le transfert d’actifs (utilisation monétaire, mais pas uniquement : titres, votes, actions, obligations…) ;
  2. Les applications de la blockchain en tant que registre : elle assure ainsi une meilleure traçabilité des produits et des actifs ;
  3. Les smart contracts : il s’agit de programmes autonomes qui exécutent automatiquement les conditions et termes d’un contrat, sans nécessiter d’intervention humaine une fois démarrés.

Pour autant, les quelques articles parus en France sur le sujet se sont concentrés sur la réduction drastique des coûts attendus dans le secteur bancaire. Or, comme dit plus haut, c’est en réalité une multitude de domaines qui peuvent être impactés et qui parlent à chacun d’entre nous : les données médicales, les élections et référendums en ligne, les brevets industriels, les titres fonciers, les objets connectés.

De nombreux projets commencent déjà à voir le jour : ainsi dans l’éducation, face à la recrudescence des faux diplômes et CV truqués, la startup Bitproof propose d’assigner à chaque diplôme une clé unique dont le numéro est crypté dans une blockchain, rendant de fait impossible les fraudes aux diplômes. La blockchain pourrait également révolutionner l’industrie musicale, en accordant aux morceaux une identification unique permettant un réel contrôle par leurs auteurs, ou encore changer l’actuel modèle centralisé du cloud, en utilisant l’espace libre de ses utilisateurs.

Ou encore dans le domaine des contrats qu’ils soient publics (titres de propriété, immatriculations, certificats de mariage etc.) ou privés. Ces documents peuvent, par hachage2, être réduits à une signature électronique et peuvent prendre place dans la blockchain sous cette forme. Ainsi l’utilisation de la blockchain pour ce type de service entraînerait la disparition des tiers de confiance.

Bien évidemment, ces promesses ne sont pas exemptes de défis et de limites, qu’elles soient économiques, juridiques, ou bien de gouvernance.

La blockchain et les entreprises en France

Face à la concurrence émergente dans le secteur bancaire ou dans celui des assurances, de nombreuses entreprises françaises ont commencé à s’intéresser aux implications de la blockchain dans leur modèle économique, mais aussi à la façon dont elles pourraient en tirer profit pour abaisser leurs coûts de fonctionnement.

En 2015, de nombreuses entreprises du CAC40 ont fait de la blockchain un des sujets majeurs de leur veille stratégique et se sont formées et ont participé à des conférences sur la blockchain afin de prendre la mesure du péril ou des opportunités que peuvent présenter pour elles cette nouvelle approche sur leurs marchés. De manière plus discrète, de nombreuses DSI ont lancé des PoC (Proof of Concept) afin d’évaluer les solutions actuellement sur le marché et juger de leur maturité et des possibilités.

Ainsi, s’il est indéniable que la blockchain va prochainement révolutionner nos vies, le passage à l’échelle industrielle de cette technologie n’est pas sans poser un certain nombre de problématiques. Par exemple, il y a à l’heure actuelle des limites de performances associées à des problématiques de scabilité (la blockchain ne peut traiter que 7 transactions par seconde contre 2000 pour le système Visa). À cette problématique vient s’ajouter le fait que la blockchain d’aujourd’hui ne fait circuler que très peu d’information comparativement aux centaines d’informations nécessaires pour effectuer une transaction bancaire légale par exemple. Qui plus est, la blockchain enregistre continuellement de nouvelles informations sans jamais rien supprimer, ce qui créer de fait une problématique de stockage exponentiel qui n’est à priori pas viable à long terme.

Contact: Pascal Bally, Vincent Weber


[1] La sécurité d’une blockchain est assurée par un système de clés asymétriques de chiffrement/déchiffrement.
[2] Une fonction de hachage est une fonction qui, à partir d’une donnée fournie en entrée, calcule une empreinte servant à identifier rapidement la donnée initiale.

Annexe: Qu’est-ce que la Blockchain? (Source: Rue89)

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